Flexoffice et dépersonnalisation de l’environnement de travail : Ou comment rendre le travail encore moins attractif !!!

Selon un article du Figaro, une étude britannique met en évidence l’impact d’un espace de travail adapté sur la motivation et la productivité des salariés.

Vous affichez cartes postales, photos de famille ou posters humoristiques sur votre bureau ?
Vous préférez telle chaise à telle autre, moins adaptée à votre dos ? Non, vous n’êtes ni maniaque ni trublion, vous êtes peut-être simplement un bon salarié.

C’est ce qui ressort d’une étude publiée ces derniers jours par l’Université d’Exeter, et réalisée à partir de l’observation de plus de 2000 espaces de travail. L’étude met en évidence que personnaliser son bureau est un facteur qui non seulement contribue à la santé des salariés ainsi qu’à leur épanouissement au travail, mais dope également leur productivité en conséquence.

Selon les calculs des chercheurs de cette université, un salarié autorisé à arranger son espace de travail est en moyenne 32% plus productif qu’un salarié n’en ayant pas la possibilité. Il est globalement plus heureux professionnellement, s’identifie davantage avec son employeur et s’avère de ce fait plus efficace, relève l’étude. Inversement, les chercheurs mettent en évidence le lien existant entre un bureau impersonnel, subi par son utilisateur, et les maladies professionnelles dont il peut souffrir. Une remarque intéressante si l’on songe que près de trois quart des salariés déclarent souffrir de troubles musculo-squelettiques – syndrome du canal carpien, maux de dos?-, selon une récente étude de l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail (Anact).

Des conclusions qui ont de quoi interpeller. «La plupart des bureaux contemporains sont purement fonctionnels et offrent très peu de possibilité d’aménagements par leurs usagers», explique Craig Knight, qui a conduit ces recherches. «Pourtant l’environnement de travail a un impact considérable sur le fonctionnement d’entreprises de toutes tailles», déplore-t-il. Un levier de croissance potentiel qui pourrait séduire plus d’un employeur.

Mieux encore ….

Plusieurs experts en neurosciences l’affirment: personnaliser son bureau serait aussi bénéfique aux collaborateurs qu’aux entreprises. En plus de procurer des émotions positives, ces touches personnelles renforceraient en effet leur sentiment de contrôle sur leur environnement. Or, d’après une étude publiée dans le « Journal of environmental psychology », ce sentiment de contrôle améliorerait à la fois le bien-être, mais aussi la performance des salariés. En flex-office, généralement perçu comme « impersonnel », on observe ainsi une baisse de la productivité. La bonne nouvelle? Pour Emilie Vayre, psychologue du travail et des organisations à l’université Lumière-Lyon 2, la personnalisation d’un espace de travail, même minime, permettrait déjà de profiter d’effets bénéfiques.

Alors à l’heure ou les salariés se plaignent de leurs conditions de travail, ou les troubles liés à la COVID sont de plus en plus prononcés, ou les salariés sont moins motivés, est-il raisonnable pour une société telle que Sopra Steria de s’orienter vers le « flexoffice » ?

Est-il raisonnable de vouloir encore accroitre ses profits au détriment de la santé des salariés ?