Dans le « protocole national de déconfinement », le ministère du travail exclut le contrôle systématique de la température à l’entrée de l’entreprise et interdit les tests de dépistage

Dimanche 3 mai 2020 au soir, le ministère du travail a dévoilé comme prévu son « protocole national de déconfinement pour les entreprises », un vade-mecum en sept parties donnant à tous les employeurs les procédures qui doivent encadrer la reprise de l’activité. Cette doctrine générale se veut complémentaire des fiches métiers et guides de bonnes pratiques élaborés par les branches professionnelles – une soixantaine doivent être disponibles au 11 mai.  

– Le protocole s’appuie sur les principes généraux de prévention en santé-sécurité au travail. Dans chaque entreprise et établissement, l’employeur doit ainsi, dans cet ordre de priorité : éviter les risques d’exposition au virus ; évaluer les risques qui ne peuvent être évités ; privilégier les mesures de protection collective, avant les mesures de protection individuelle telles que le port du masque.  

Les mesures de protection collectives sont d’abord organisationnelles : le télétravail « doit être la règle chaque fois qu’il peut être mis en œuvre » et, s’il n’est pas possible, l’employeur devra organiser « le séquencement des activités et la mise en place d’horaires décalés », avec un système de « jauge » encadrant le nombre maximal de personnes simultanément admises dans un espace ouvert, couplé à la gestion des flux de circulation dans l’entreprise.  

– Dans les mesures qui constituent le « socle du déconfinement », le ministère du travail souligne que le « contrôle systématique de température à l’entrée des établissements / structures est exclu ». Ce qui n’empêche pas que les travailleurs, comme tous les citoyens, soient invités à surveiller eux-mêmes l’apparition de symptômes évocateurs du covid-19, et donc à surveiller notamment leur température. Il est rappelé que nombre de malades ne sont pas fiévreux, et que se baser sur ce critère peut donc être faussement rassurant.  

« Les campagnes de dépistage organisées par les entreprises pour leurs salariés ne sont pas autorisées », tranche le ministère du travail après les annonces de dépistage de plusieurs entreprises la semaine dernière. Les tests virologiques RT-PCR ne pourront être réalisés que sur prescription médicale. Quant aux tests sérologiques, ils ne sont pas assez fiables pour l’instant, et « aucune conclusion ne pourrait à ce stade être tirée des résultats ».